La Première Guerre des Arcanes
La fin de la Guerre était proche. Le Prophète était retourné à sa chambre, cloitré entre quatre épais murs d’origine magique. Les Maîtres des Dragons, déjà sur le champ de bataille pour laisser aux magiciens le temps de sceller le pouvoir divinatoire du pauvre homme, dont les visions toujours plus cauchemardesques brisent le moral des combattants, donnant encore plus de force au Mal, continuaient le combat inlassablement, malgré la disparition de centaines de leurs camarades. Le Prophète donna sa dernière prophétie à ses geôliers avant de se donner lui-même la mort, abandonnant de ce fait le pouvoir de la clairvoyance.
«
Le destin du monde se jouera en trois manches. La première opposera notre foi à celle de l’ennemi. La seconde opposera notre chair à celle de l’ennemi. La troisième manche sera perdue, à moins que le destin de centaines de jeunes héros ne convergent en une seule et unique destinée, au moment où notre ennemi sera le plus fort. Suivez les bonnes fourches du destin, et le monde sera prospère à jamais, car le Dieu du Mal sera banni. »
Partout, sur les plaines d’Astanar, les corps des magnifiques Dragons, protecteurs et gardiens des hommes, agonisaient dans des gémissements qui ne répercutaient que dans les cœurs de leurs Maîtres, les êtres qu’ils avaient élu pour être leurs dirigeants au moment même de leur naissance, leurs protecteurs. Plusieurs Dragons avaient pris une forme humaine au moment de mourir, pour être serrés dans les bras de leur Maître attitré avant de s’éteindre. Les femmes de ce clan pleuraient à chaudes larmes la disparition de leurs compagnons, alors que le grand Rhaspodos, accompagné du légendaire Dragon Blanc dont le nom fut caché, invoquait les derniers Dragons et les sommait de reprendre le combat. Ce fut aussi la seule fois où les mages usèrent successivement le sortilège du Cœur de Néférim, drainant une grande quantité d’énergie magique à la fois à la Source du Royaume ainsi que dans les possesseurs potentiels du Don de la magie, ce qui réduit considérablement le nombre de Mages à venir.
L’armée du Mal approchait des bastions de l’Alliance. Les Maîtres des Dragons, en première ligne, installés sur le dos ou le cou de leurs fidèles compagnons, l’attendait avec patience, alors que la nervosité secouait l’Alliance. Comment pourraient-ils survivre à un tel assaut? Certains même désertèrent en suppliant leurs compagnons de pardonner leur faiblesse et leur lâcheté, mais même les plus forts et les plus sages d’entre eux, ceux qui sont restés, tremblaient également de tous leurs membres. Leur corps tout entier voulait s’enfuir, mais leur esprit tenait bon. Pour se donner du courage, ils entonnèrent un salut à l’Ancêtre Commun, le Créateur, le Dieu Éternel, lui demandant d’accepter qu’ils entrent dans sa demeure où ils festoieront avec lui jusqu’au jour du Dernier Combat, ce combat qui opposera le Mal à l’Ancêtre Commun. Dix-huit Maîtres des Dragons dévisageaient les gobelins, les orcs et les trolls qui approchaient à pas de course, talonnés de près par une centaine de traîtres à la Race des Hommes. Le combat aurait pu être remporté par les forces de l’Alliance si une grande majorité de la race des Dragons ne s’étaient pas alliés à l’ennemi, ce qui fut d’ailleurs l’un des événements déclencheur du plus grand acte posé par les Maîtres des Dragons.
Alors que tout semblait perdu, les Maîtres des Dragons ont décidé de sacrifier chaque membre de leur Ordre excepté quatre jeunes apprentis avant de lancer un puissant sortilège. Combinant l’essence vitale des Dragons et de leurs protecteurs, ils créèrent les quatre puissances de domination correspondant aux éléments nécessaire à la vie, soit l’Eau, le Feu, la Terre et l’Air. Aussitôt, les quatre Apprentis accédèrent au rang de Maîtres et, avec la puissance nécessaire au combat contre l’ennemi, furent lancés dans la mêlée. Leurs pouvoirs nouvellement acquis leur permirent de mettre les Dragons ralliés à l’ennemi en échec.
Pour en finir avec la guerre, l’Alliance lança un sortilège nouvellement créé, un sortilège si puissant que la grande majorité des Sorciers impliqués, soit plus de huit mille sorciers, y perdirent leur capacité à lancer un sortilège; la Mort Rouge. Les archives ne décrivent pas le fonctionnement du sortilège ni son effet, mais on sait que cela causa des dommages terribles à l’ennemi comme à la Terre; d’ailleurs, à l’endroit où le sort eu son effet, plus rien n’a jamais poussé. On dit que la Mort Rouge avale, comme un trou noir, la vie qui l’entoure, mais comme il a été dit auparavant, rien n’est moins sûr. L’usage de ce sortilège fut si effrayant que les Maîtres des Dragons furent forcés de détruire tous les ouvrages qui expliqueraient la manière de lancer le sort, pour éviter que cette connaissance ne tombe entre de mauvaises mains, et surtout qu’une telle offense à la vie ne soit utilisée à nouveau. Avec l’utilisation de ce sortilège, l’ennemi fut mis en échec, et les Sages, huit hommes et femmes dont les pouvoirs magiques surpassaient de loin ceux des Maîtres des Dragons, excepté l’Eau, purent bannir l’Être Mauvais dans une terre éloignée, réduit à sa plus petite forme. Les serviteurs du Dieu du Mal n’étant plus supporté par leur maître, ils furent rapidement décimés, excepté les quelques farouches survivants et entités qui échappaient aux épées des hommes. Ce fut la première victoire des Créatures d’Ici contre le Dieu.
Entre les Guerres
Après la Guerre, l’alliance s’est dissoute.
Très vite, les hommes comprirent que sans l’alliance, les conflits entre les peuples allaient reprendre. Les maîtres des Dragons contrèrent cet évènement en proposant de former un seul et unique Royaume, sans nom, où tous les peuples pourraient se rassembler et coexister. C’est avec force de diplomatie que les Sages de chaque peuple convinrent à des accords satisfaisants pour tous les partis concernés et ainsi naquit la Monarchie de Vrahilel et la paix régna sur ce nouveau monde qui dût affronter deux tyrans sur les trois longs siècles de paix qui leur fut accordé. Les Maîtres des Dragons se retirèrent alors du pouvoir et laissèrent les Sages et les Monarques s’occuper de ces choses. Malgré leur unité, ces quatre combattants avaient besoin de récupérer de la perte qu’ils avaient essuyé; l’extinction partielle de la race des Dragons, la disparition de leurs amis, les affres de la perte de leur mortalité et finalement l’inéluctable destinés de leurs proches. Le Maître des Dragons du Feu alla se réfugier dans les volcans du Nord, alors que celui de la terre disparut dans les forêts sylvestres de l’est du continent, celui de l’eau prit la mer à l’ouest et finalement le vent volait dans les cieux du Sud, délaissant les hommes, et pendant des décennies, tout se passa pour le mieux.
Mais la paix n’est pas faite pour durer.
Retour aux Armes
Sur l’Autre Continent, le Dieu du Mal Shura avait déjà rassemblé une nouvelle armée et s’était préparé à détruire Vrahilel. En bon mégalomane fou, il n’avait aucune intention d’exploiter ces terres, car tout ce qu’il désirait, c’était le calme et le silence éternel. Il avait envoyé un seul avertissement aux habitants de Vrahilel; s’ils ne se rendent pas, leurs morts seraient lentes et très douloureuses. Il avait envoyé, pour souligner ses paroles, un escadron complet de Dragonniers Sombres pour détruire les villages côtiers. Au début, la menace n’inquiéta pas la Monarchie, qui ne voulait pas sombrer à nouveau dans les temps de chaos auxquels avaient fait face leurs ancêtres, mais plus les raids se faisaient nombreux et plus il fallait se rendre à l’évidence; les créatures venus d’outremers étaient leurs ennemis et ils voulaient les détruire, et la naissance d’un nouveau prince dans la famille royale possédant le don de prophétie était très significative; l’ennemi n’était pas un humain avide de conquête. C’était l’Ennemi de la Vie, l’ennemi des hommes, l’ennemi des créatures vivantes quelles qu’elles soient.. Des émissaires furent envoyés dans les collines, les forêts, les mers et les airs pour retrouver les quatre maîtres, alors que la Guilde des Mages était rassemblée à la Capitale Royale.
La guerre est lancée, et le Roi s’approche des Civils pour s’adresser au peuple. [ouverture au premier rp du Roi]
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